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L'habitat écologique

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Introduction

Fiche Pédagogique – Objectif sciences
Considérations sur l’habitat écologique

Document de travail issu de mon expérience soumis à discussion

Le Projet

 Qu’est-ce qu’une architecture bioclimatique ?

Une architecture bioclimatique désigne un édifice conçu et réalisé de manière à vivre (car les matériaux sont vivants au sens où ils vieillissent et interagissent entre eux notamment en fonction des contraintes climatiques subies) et à donner à vivre un lieu d’habitation (en tant qu’enveloppe protectrice régulant sensiblement les rapports intérieurs-extérieur, introversion-extraversion…) en harmonie avec le climat local pour un confort peu consommateur en énergies polluantes et/ou non renouvelables.

 Vers une architecture bioclimatique démocratisée

Si l’on privilégie la finalité de toute architecture qui est celle de donner à « habiter » face au geste créateur du concepteur, on est amené à se questionner sur cet acte quotidien. Habiter : un terme qui nous renvoie éthymologiquement à différentes réalités fondamentales de l’être humain : l’habit, l’habitus (manière d’être stucturante) et l’habitat.
Penser l’habit c’est déjà une manière simple, expérimentée par tous, de penser la protection, la régulation la plus adaptée face aux contraintes climatiques, d’enraciner cette problématique dans un sens commun.
Penser l’habitus, c’est naturellement reconnaître la diversité des réponses que différents individus ont à apporter dans un contexte commun et qui « transpirent » bien souvent lors de la première mise en œuvre naïve d’un projet d’habitat.

Penser l’habitat, ou aider à le faire, je dirais alors que c’est tenir compte à la fois de l’expérience des bienfaits de l’habit protecteur et/ou régulateur adapté à des conditions climatiques données et de la propension individuelle de chacun à qualifier de telle ou telle manière des espaces de vie ainsi que leur mise en relation.
Au-delà de cette base indispensable, le bioclimatisme introduit dans l’habitat l’impérieuse nécessité de maîtriser et de minimiser le coût énergétique d’une vie confortable ou proposant un bien-être adapté au désir de ses habitants. Afin de ne pas faire de cette pratique particulière le fait soit d’un opportuniste conscient du renouvellement du marché de la construction qu’elle porte, ni celui d’un dogmatisme condescendant, il s’agit à mon sens de donner à éprouver les réalités physiques sur lesquelles il repose [1] et de permettre à des concepteurs en herbe de les intégrer au moins partiellement dans une démarche spontanée de création d’un habitat idéal. N’oublions pas que la pédagogie doit avant tout être basée sur « la connaissance de l’enfant » et non pas être la science de l’inculcation d’un savoir désincarné qui , de toute façon, la thermique étant chose complexe, ne sera alors que mal appliqué. Initier une démarche pragmatique tout en développant et/ou préservant l’imaginaire poétique qui la sous-tend, la motive, voilà, à mon sens, la meilleure façon de promouvoir l’architecture bioclimatique et plus généralement respectueuse de la nature environnante et… humaine.

 Architecture et écologie

Les matériaux sains :
Le bioclimatisme qui s’appuie sur la réduction de la consommation des énergies non renouvelables tout en maintenant un niveau élevé de confort thermique dans l’habitat a pris naissance en parallèle ou en réaction à la médiocre évolution des solutions standardisée proposée par l’industrialisation d’après-guerre, répondant à l’époque efficacement aux urgences de la reconstruction sans réelles contraintes énergétiques. La croissance générée par ces industries leur a conféré un pouvoir économique peu propice à la remise en cause de leurs modes de production malgré les critiques. En terme de santé publique, l’exemple de l’amiante est flagrant.

Qu’en est-il des laines minérales ? On sait actuellement que les émanations des produits de synthèses utilisés dans le bâtiment, qui comme la majorité des produits chimiques sont instables à court terme (que dire des usines de production située dans lieu soumis à de fort risques naturels), font de l’intérieur des logements contemporains les milieux les plus pollués. Ainsi se développe une tendance au retour vers l’utilisation de matériaux dits sains, plus stables, issus d’une production plus naturelle. Toutefois, la réponse ne peut être aussi simple car le bilan écologique ne doit pas s’arrêter à la nature du matériau même si très souvent les matériaux naturels possèdent de meilleures propriétés d’un point de vue strictement thermique (encore faut-il les utiliser au bon endroit à la fois géographiquement et dans le bâtiment). Le lieu de production (le transport nécessaire), le mode de production (un végétarien peut-il se satisfaire d’une isolation en plume de canard abattus en masse pour le consommation de la viande ?), la mise en œuvre (le pisé, terre banchée comprimée tassée avec des engins pneumatiques de nos jours provoque de l’arthrose à court terme pour les ouvriers) doivent être pris en considération. Ainsi, tradition et modernité doivent se rencontrer, dialoguer pour répondre aux exigences actuelles tout en esquivant la désinformation émanant des grands groupes d’intérêt.

Le bioclimatisme, à mon sens, en promouvant l’utilisation de matériaux locaux (principalement bois, terre, chaux, paille et tous leurs dérivés), en remettant en place et en modernisant des fillières de production traditionnelle disparues, devrait posséder de nouveaux atouts face aux grands groupes délocalisateurs gourmands en énergies fossiles, sans compter sur la transparence induite par leur proximité géographique d’avec le « consommateur ».

La standardisation des éléments préfabriqués a permis une baisse des coûts de la production mais en même temps que d’avoir, au départ, faciliter les savoir-faire artisanaux à contribuer à leur dévalorisation. Le seul critère de valeur étant alors le temps de pose au détriment de la qualité et du plaisir de l’artisan devenu manœuvre, de son plaisir d’un contact avec un matériaux certes résistant mais vivant.

Bien que ne l’ayant pas développé, on peut soutenir le fait que le bioclimatisme induit une certaine esthétique architecturale (choix des matériaux, prévalence de formes compacts). Ceci peut alors amener des critiques si l’on se positionne d’un point de vue paysagé (respect de « l’allure » des typologies pré-existantes), un peu trop conservateur, il faut bien le dire, d’autant plus que ce type d’architecture à bien souvent tendance à se fondre dans le paysage à moyen terme. Ma dernière remarque invite à aller plus loin encore dans le dérangement de la considération conservatrice et contestable du paysage : le soucis d’économie des ressources naturelles allié à la connaissance de la résistance des matériaux nous permet d’optimiser la quantité de matière utilisée pour créer une structure stable et durable. Ainsi, là où les anciens préféraient surcharger pour être sûrs de la stabilité d’un édifice, on peut en fait alléger en connaissant le chemin le plus direct pour que « la force de pesanteur rejoigne au mieux sa très chère génitrice, la terre ». Ce n’est pas nouveau puisque le passage du roman au gothique n’est autre que cela. Toutefois certains préfèrent la lourde et mystérieuse austérité du roman sous un ciel intensément distant à la légèreté éthérée et plus ou moins virtuose du gotique. A méditer…

Notes:

[1Notion relative de confort thermique - Modes d’échange thermique : radiation IR, convection – Hygrométrie, matériaux perspirants - Propriétés des matériaux relatives aux flux thermiques : conductivité, diffusivisté, effusivité

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